Du fait de son activité politique, il fut expulsé à Vienne. Et c’est là, qu’en 1916, il devint rédacteur du bureau de presse autrichien. Jusqu’à l’éclatement de la guerre, en 1914, il collabora étroitement avec l’Héritier au Trône d’Autriche-Hongrie, François Ferdinand, aux travaux préparatoires relatifs aux transformations de la Monarchie. Milan Hodža fut l’un des instigateurs de la déclaration par laquelle le Conseil National Slovaque confirma la fondation d’un nouvel état. Dès la naissance de la Tchécoslovaquie, il occupa des postes importants, au niveau de l’état et de la politique. Il fut député au Conseil National, mais aussi ministre sous plusieurs gouvernements. Entre 1930 et 1934, six volumes de son oeuvres « Članky, reči, študie » ( Articles, langues, études), furent publiés à Prague et à Bratislava. Le sommet de sa carrière politique fut atteint avec le poste de premier ministre de la Tchécoslovaquie, entre 1935 et 1938. Arrivé au terme de son mandat, il quitta la Tchécoslovaquie et s’installa en France. Quand, en novembre 1939, fut crée le Conseil National Slovaque, comme organe majeur de la résistance slovaque en exil, Milan Hodža en devint Président. A partir de 1941, il travailla aux Etats Unis et entra en contact avec les cercles de ses compatriotes. Après la capitulation nazie, il fut à l’origine de ’idée de Confédération des Etats Danubiens de l’Europe Centrale : idée qu’il exprima, de manière précise, dans son ouvrage « Fédération in Central Europe » ( Londres 1942). Milan Hodža mourut, en Floride, le 27 juin 1944. Ses cendres fut rapatriées, en Slovaquie, seulement en 2002. De son livre : « Fédération in Central Europe », on peut tirer l’idée suivante, qui sera reprise, plus tard, en matière de Construction Européenne : « Le futur de l’Europe ne réside pas dans le séparatisme, mais dans le partage raisonnable des taches. L’Union Economique de tout le Continent Européen devrait être une évidence jusqu’à la réalisation de l’Union Douanière, à l’intérieur de laquelle les pays pourraient exister comme un seul tout économique, ce qui implique qu’ils pourraient établir des relation commerciales avec les puissances voisines. ».
MILAN HODŽA
Il était le neveu du fameux Michal Miloslav Hodža qui fut l’une des figures les plus importantes du mouvement slovaque d’émancipation, au milieu du XIXème siècle. Milan Hodža est l’un des plus importants politiciens de l’histoire récente de la Slovaquie, jouissant d’un grand crédit à l’étranger. Par son idée de fédération, au sein de l’Europe Centrale, il anticipa l’évolution de l’Histoire de trois quarts de siècle. Il fit des études de droit à l’université de Budapest, entre 1896 et 1898 et, plus tard, entre 1916 et 1918, il obtint un doctorat en philosophie, à Vienne. Mise à part sa langue maternelle, il parlait sept autres langues. Il remporta un concours de sténographie, en Hongrie et fut un excellent escrimeur. Il commença sa carrière, comme journaliste et occupa une place privilégiée parmi les journalistes d’avant guerre. Plus tard, il fonda, à Budapest, pour ses compatriotes, un quotidien slovaque, le premier dans l’Histoire du Journalisme Slovaque. Grâce à ses activités, dans ce domaine, et dans la publication, il fut un politicien reconnu, en Hongrie, bien avant la guerre. Il était un excellent orateur, et en 1905, à l’âge de 27 ans, il obtint un siège au Parlement Hongrois. Il se fit l’apôtre du programme de démocratisation de la vie politique hongroise.