De nombreux propriétaires ont disparu et leurs descendants, s’il n’ont pas quitté le pays, sont trop nombreux pour que les parcelles atteignent une taille suffisante, afin d’assurer une production viable. En conséquence, la superficie des terres plantées de vignes (30 000 ha en 1990), a très fortement diminué dans les années 90. Elle serait passée à 22 430 ha en 2006, pour certains organismes, et même, à 16 772 ha pour d’autres, avec un rendement, à l’ha, très faible. Après avoir obtenu son indépendance, en 1993, la Slovaquie a pris la décision d’appliquer une politique protectionniste sur les vins à l’importation, afin d’encourager une augmentation de la qualité de la production locale et de permettre aux vignerons slovaques de vendre toute leur récolte à bas prix, sans concurrence étrangère. C’est au moment de l’adhésion de la Slovaquie à l’Union Européenne (mai 2004) que les producteurs ont dû rapidement affronter une concurrence internationale importante. Le marché des vins slovaques se développe énormément, mais la situation actuelle est assez contradictoire. D’une part, sont produits des vins dont la qualité s’améliore progressivement, d’autre part, la production de la matière première est en crise. L’élaboration de vins de table reste déterminante pour les grands producteurs. Toutefois, il existe déjà quelques petits viticulteurs orientés totalement vers la fabrication de vins de grande qualité. Cette dernière se traduit, entre autres, par le nombre, en augmentation, de distinctions attribuées aux slovaques, lors de concours internationaux. La Slovaquie a adopté des mesures afin d’aligner sa législation, en matière de viticulture, sur l’acquis communautaire Selon la loi, les vins slovaques sont classés en plusieurs catégories, dont les plus importantes sont : les vins de table, les vins de qualité et les vins bénéficiant d’une appellation spéciale ( vendanges tardives ; vins de glace ; vins de paille ). Les vins de qualité sont obligatoirement produits dans une région déterminée et, habituellement, à partir d’un seul cépage. Ils nécessitent d’être identifiés, plus strictement, en correspondance avec leur région d’origine. Le vignoble Slovaque est divisé en six régions. Chaque région est caractérisée par des conditions naturelles spécifiques et par une histoire particulière. Le substrat géologique des région viticoles slovaques est très varié. On peut trouver des calcaires, des granits, des roches volcaniques ainsi que des sédiments fluviaux et éoliens. Cette diversité énorme, amplifiée par une grande variabilité microclimatique, représente un grand potentiel en matière d’originalité du terroir des vins Slovaques. Les conditions thermiques et climatiques de la Slovaquie sont plutôt favorables aux cépages blancs. Il sont plantés sur prés de 75% de la superficie du vignoble. Les plus répandus sont le Valtelin Vert, le Risling, le Müller Thurgau, le Pinot Blanc, le Muscat Ottonel, le Traminer, l’Irsay Oliver, le Chardonnay et le Sauvignon. Le vin de Tokaj est un produit à part. C’est l’unique appellation d’origine contrôlée. Les vignobles dans le Tokaj Slovaque sont rigoureusement délimités et le vin est composé de trois cépages dont les proportions doivent être scrupuleusement respectées : le Furmint (70%), le Lipovina (25%) et le Muscat Jaune (5%) On trouve aussi des vins rouges tels que le Frankovka et le Svatovavrinecke. Raphaël Ridiman
La Slovaquie a développé une tradition viticole, depuis le 1er millénaire, avant Jésus Christ. La seconde moitié du Moyen Age a été une période très faste pour son développement. La viticulture est concentrée dans le sud du pays, en particulier sur les versants sud, sud-ouest et sud-est des Carpates. Au XXème siècle, le secteur viticole a été durement marqué par plus de 40 ans de socialisme : la collectivisation des vignobles et la production de vins, qui provenait à 80% des grands fermes d’état, ont favorisé, pendant cette période, le rendement au détriment de la qualité. En 1989, la Slovaquie produisait un tiers de plus de vins qu’elle n’en consommait et les surplus étaient exportés vers l’Union Soviétique ou vers le nord du territoire tchèque. Après « la Révolution de Velours » de 1989, un programme de restitution des terres, aux anciens propriétaires, est instauré dont la mise en œuvre laborieuse n’est pas encore achevée.